Annick Balley s'en va du bordel ORTB
Annick Baley a dit adieu à son poste de rédactrice en chef hier devant
les conseillers de la Haac et certains responsables de la télévision
béninoise. Une décision
consécutive, selon plusieurs sources dignes de foi, à l’ambiance
qui règnerait au sein de la première chaine de télévision béninoise.
En effet, la rédactrice
en chef démissionnaire en aurait eue assez de pratiquer son métier
comme elle ne l’avait jamais appris et au mépris des règles
élémentaires de la profession. Il faut dire que depuis
quelques mois, l’exercice de la fonction de rédacteur en chef
n’était plus aisé pour Annick Baley dans les conditions qui étaient les
siennes. Au nombre des griefs que son entourage révèle,
on peut noter le dirigisme qui présidait la ligne éditoriale de
l’office publique. Pour la rédactrice en chef l’information n’était
véhiculée que dans un sens et contre un camp, le
même. D’ailleurs, les nombreuses plaintes formulées par les
téléspectateurs à la Haac et même à la direction générale de l’Office en
disent long sur ce que l’Ortb est devenue
sous le Changement. La maison se dispute intolérance et refus de la
contradiction, censure systématique des voix dissonantes et
manipulation de l’information. Autant de
choses qui défient la déontologie et l’éthique et qui horripilaient
au plus haut point Annick Baley. Aussi, lasse de se battre contre les
moulins à vent et face aux dérives de
plus en plus persistantes, la dame du 20 heures a-t-elle choisi
hier, alors que son office planchait face à la haute autorité de
l’audiovisuelle, rendre son tablier, afin d’éviter d’être
davantage souillée. ‘’ J’ai préféré me décharger’’, lâchera-t-elle à
un de ses proches. Il faut dire qu’il y a plusieurs mois que la
démissionnaire avait voulu jeter l’éponge, mais à l’époque par
pudeur probablement sa démission ne fut pas acceptée. Quelques mois
avant les échéances électorales prochaines, ce refus de marcher à
reculons, offre l’opportunité au Changement d’appuyer
un peu plus sur l’accélérateur de la pensée unique. D’ailleurs, il
n’y a pas eu 24 heures de flottement à la tête de la rédaction de la
télévision nationale, désormais la place est faite pour
qu’officie Wabi Boukari, nouveau rédacteur en chef et que d’aucun
dise déjà très en jambe pour faire ce que répugnait Annick Baley. En
attendant l’ancienne rédactrice en chef peut estimer
avoir gardé l’essentiel dans ce métier ; sa probité et son
professionnalisme.
Annie Léwan
Journal LE BENINOIS LIBERE 12/10/10